Education - le XXI° siècle terreau des inégalités
Ecrit par: ytty54
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54% des étudiants de classe prépa sont issus de milieux favorisés, 30 %
des milieux intermédiaires, 13% des milieux défavorisés. Des chiffres
qui interpellent déjà parce qu'il manque 3% mais surtout parce qu'ils
marquent une tendance lourde toutes spécialités confondues. L'analyse
de l'évolution est encore plus significative puisqu'elle tend à prouver
que si une certaine démocratisation de notre système éducatif s'est
opérée au sortir de la seconde guerre mondiale, l'après choc pétrolier
a radicalisé les positions à tel point qu'aujourd'hui c'est un système
organisé de protection des élites qui existe et gangrène notre pays de
la liberté, de l' égalité et de la fraternité. Drôle d'ailleurs de lire
le titre de l'AFP, pas que je veuille faire de l'anti-pseudojournalisme
primaire mais quand même ! "Les classes préparatoires encore trop
élitistes". Pourquoi encore trop alors que la tendance est résolument à
l'élitisme ? pourquoi vouloir faire croire dans le titre qu'il y a un
effort mais insuffisant alors qu'il n'existe pas ? L'école
polytechnique reconnaissait il y a peu qu'elle avait pu compter pres de
20% de fils d'ouvrier dans ses rangs dans les années 60 pour ... 1 %
aujourd'hui.
Certes il est difficile de comparer sans tenir compte
de l'évolution globale de la population et de l'université dont les
programmes professionnalisants ont attiré sûrement les élèves issus de
familles plus modestes. Il n'empêche, ce constat est un échec pour
notre société et une menace pour notre avenir car il concerne des
enseignements supposés ouverts à tous et dont le coût d'accès n'est pas
forcément un problème. Hormis les écoles de commerce souvent très
coûteuses, les autres spécialités sont théoriquement accessibles. "Dis
moi combien gagnent tes parents, je te dirai ton cursus" semble une
triste réalité peu mise en lumière. On préfère dénoncer l'université et
son inadéquation avec le marché de l'emploi sans trop savoir d'ailleurs
ce que ce marché de l'emploi demande. On préfère encenser ces diplômés
bachelor qui demain de réseau en réseau mailleront la France de leur
même verbe, de leur même culture, de leur même besoin de
protectionnisme.
Voilà peut être une clé pour comprendre notre pays
aujourd'hui, un pays de renfrognés, d'apeurés, de réseauteurs, un pays
qui ne se regarde pas dans la glace ni ne regarde devant. Il se regarde
les chaussures et ce ne sont pas des bottes de 7 lieux mais des petits
mocassins bcbg qui lui suffisent...
En refusant l'égalité des
chances, en surprotégeant des catégories qui n'en ont pas vraiment
besoin, on crée des armées de matuvu bien pensants sûrs de leurs droits
et des hordes d'exclus
révoltés et incontrolables.
C'est un paquet éducatif aussi efficace que le paquet fiscal et bien plus pervers car il segmente dés le plus jeune âge.
Bien
sûr tout ceci n'est peut être qu'inutiles sornettes il n'empêche qu'en
parlant de fils à papa la liste est longue de ceux qui ont réussi
bizarement, le dernier en date est savoureux, le fils d'une des grands
donneurs de leçon de notre belle république, Charles Pasqua. Son fils
Pierre vit en Tunisie, le climat sans doute, rien à voir avec le fait
qu'il est soupçonné en France d'avoir bénéficié d'une commission
occulte de 700.000 dollars à l'occasion du transfert du siège social de
GEC-Alstom en 1994. Il avait pourtant le meilleur cursus du monde,
conseiller diplomatique... de papa !
A propos de l'auteur
38 ans, vit près de Metz avec Isabelle, deux enfants Séléna et Loïse, un chat, un poisson rouge. Directeur de la communication. Fan du lille Olympique sporting club,amoureux des belles lettres et des belles valeurs
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