le passé et l'avenir de tissus de lin
Ecrit par: boutique de lin
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Dans le panorama
mouvementé des nouvelles tendances de la mode on voit de plus en plus
réapparaître des tissus naturels. Après
la période de leur dévalorisation sous la pression de nouvelles matières
synthétiques, ils regagnent leur territoire dans nos armoires. Attribués
auparavant aux garde-robes de nos
grand-mères et collections
ethnographiques, les vêtements en lin, en particulier, sont aujourd’hui de retour. Le succès du
tissu en lin exprime les humeurs de la
société d’aujourd’hui. Soucieux de
problème de la santé, de l’écosystème, nos contemporains cherchent à retrouver
les valeurs perdues dans le respect de la nature qui est revue comme la source
inépuisable de toutes les idées.
Parmi de nombreux tissus naturels,
le lin occupe une place de première importance. L’usage du lin remonte à des temps reculés. Il est
établi qu’il a été cultivé par l’homme déjà à l’âge de pierre. Ayant de plus de
7000 ans le lin est le textile le plus vieux au monde. La géographie de sa
dispersion est large. La culture du lin
prospérait en Egypte, Mésopotamie et en Assyrie. On trouve ses traces dans
. Le lin connaît d’innombrables
usages : Sous les voiles linières les navires quittaient leurs pays à la
recherche des terres inconnues, et les mains habiles des serfs
transformaient la fibre linière en dentelles les plus fines sur les
vêtements des rois, le fil du lin est aujourd'hui utilisé encore pour la chirurgie. On connaît
mille autres produits fabriqués à partir de la précieuse fibre de lin. Et si
les propriétés physiques et chimiques du lin sont aujourd’hui presque
entièrement étudiées, ses qualités esthétiques
restent inépuisables, elles sont hautement appréciées par les grands professionnels de la mode.
Pour les créateurs modernes les tissus de lin contiennent la richesse propre à
toutes les matières authentiques comme la glaise pour les céramistes et
sculpteurs ou les pigments naturels pour les peintres. Les matières précieuses
dont l’âge est égale à celle de l’humanité. Le fruit de la nature
et le travail de l’homme, le tissu de
lin avait plusieurs représentations
esthétiques en fonction de conditions géographiques, sociales et culturelle ainsi que des moyens de
fabrication.
L’Egypte
est considéré comme la terre historique du lin. Les conditions
naturelles de la vallée du Nil contribuaient à la culture de cette plante. La
maîtrise des tisseurs égyptiens a
atteint une très haute perfection. Les échantillons de tissus qui nous
sont parvenus nous permettent de juger
sur l’apparence et les propriétés du lin en Ancien Egypte.240 m de tissus le
plus fin ne pesaient que
L’art du tissage de lin était estimé très haut
en Grèce Antique. Le lin arrive en Grèce par l’intermédiaire des ioniens.
D’abord importé en pièces ou en écheveaux il est ensuite cultivé sur place. Sa
finesse sa transparence et sa légèreté lui valent un immense succès. Le lin
s’utilise principalement pour les
tuniques masculines ou féminines. Selon la mythologie toutes les déesses de
l’Olympe et d’autres héroïnes étaient les tisseuses habiles, rivalisant entre
elles-mêmes dans ce métier. Les étoffes en lin étaient tissées par les femmes à
la maisons ou dans les ateliers spécialisées. Exprime l’idéale esthétique de
son époque, les Grecques utilisaient l’élasticité du tissu de lin. La draperie
révélait parfaitement les proportions harmonieuses, le dynamisme et la liberté
des mouvements. Le morceau rectangulaire de tissus étant drapé sur le corps
soulignait l’harmonie de corps qui s’accordaient bien aux vêtements. C’est le
cas du chiton qui reste blanc et qui grâce à sa légèreté tombe en longs plis
fluides. Le port de deux vêtements à la fois créait des mouvements de drapées
qui communiquaient le rythme harmonieux à tout ensemble. Les plis accompagnent
les mouvements du corps. L’expressivité du relief des drapés était beaucoup
plus valorisée que le coût de tissus et la beauté de l’ornement. Les tissus
avec le dessin répandus pendent la période
archaïque et cède sa place aux
tissus aux couleurs unies (bleue, rouge, verte et surtout blanche). Les tissus
unicolores étaient ornés de liséré (bordure) de la broderie, l’application ou
le coloriage. Les dessins de l'ornement étaient liés à la nature. Les motifs
végétaux s’organisaient en un ornement géométrique. Le bordure de l’ornement
rendaient les plis particulièrement précis et expressifs, soulignaient la
beauté de mouvement
En Europe le lin s’impose à partir de XIe
siècle. Sa culture s’intensifie pour représenter à la fin du XVIIe siècle des
centaines de hectares de champs de petites fleurs bleues de lin. A nord-est de
L’Europe le climat frais et humide était
particulièrement favorable à la
production des tissus de lin .Pendant longtemps la région de Flandre et
notamment la ville de Bruges ont régné sur cette culture. Les tisseurs français
réagissent par l’invention de toiles de
plus en plus fines. Au XIIIe siècle Jean-baptiste de Cambrai tisse la batiste
une fine toile de lin de 70 fils au
centimètre. Le batiste a fait le luxe d’amples chemises dont Anne
d’Autriche a été la plus célèbre adepte.
Les slaves de 'Est appelaient le tissus
de lin « soie du Nord » et utilisaient comme un article d’échange
économique. Les vêtements en lin étaient très populaires chez les rois et les gens de peuple. Contrairement au
costume aristocratique les vêtements
traditionnels de tous les temps se distinguaient par l’utilisation de
couleurs naturelles des fibre du lin (souvent à cause de moyens pour la
teinture) ainsi par sa fonctionnalité.
Les éléments basiques du costume éthique (la jupe, les pantalons, la chemise et
la robe sans manche, appelée chez les Russes
« sarafan ») est
complété souvent par des éléments qui
servent à modifier le costume et adapter aux différents situations de la vie. Les créateurs
d’aujourd’hui s’inspirent de l’ingéniosité et de l’esthétique de costumes
traditionnels. Les vêtements confectionnés à partir des fibres végétales,
agréables au toucher nous procurent la
sensation de bien-être. Les jupes et les robes
amples au drapée abondant très a vogue aujourd’hui sont non seulement la
manifestation de la féminité et de la nostalgie pour le passé, la liberté des mouvements est le sens de leur esthétique. Polyvalente, discrètes
et confortables ils s'intègrent facilement
dans notre quotidien et sont le
synonyme du bon goût. Ils n’imposent
rien,ils sert de cadre précieux de celui qui les porte et non pas le contraire.
Les qualités esthétiques et pratiques du lin font aujourd’hui l’objet d’études profondes dans les
laboratoire des idées des créateurs modernes. Le plus vieux tissus au monde a
sans doute l’avenir aussi grand que son passé.
A propos de l'auteur
Kousmartseva Irina
historien d'art
dîplome de l'Academie des Beaux Arts de Saint-Petersbourg en Russie
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