Tutoriel de light painting, technique photo
Ecrit par: chibbert
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TUTORIEL DE LIGHT PAINTING
Disponible également dans le livre "Light painter, histoires lumineuses" (LME)
- le principe (il faut du temps pour que le décor soit capté, mais les lumières le sont instantanément, ce qui permet de faire des traits, et masque le "painter" qui bouge tout le temps)
La technique du light painting drawing consiste à utiliser des sources de lumières mobiles ou fixes afin de peindre des formes lors de la prise de vue. Pendant les plusieurs secondes voir minutes de temps de pose, le capteur de l'appareil photo enregistre les déplacements des lumières instantanément tout en intégrant la scène environnante. Etant en mouvement et portant des vêtements sombres, je n'apparais que rarement de façon fantomatique sur les photographies réalisées.
Le matériel
- les différents types de boitiers et objectifs qui peuvent convenir (numérique, argentique) et des fonctions importantes qu'ils doivent posséder (au niveau vitesses, cellules, ouverture, etc.)
Il est possible de réaliser du light painting avec n'importe quel appareil permettant la gestion du temps de pose qui correspond au temps disponible pour réaliser les light painting. Il est intéressant de plus de pouvoir régler la sensibilité (ISO) ainsi que l'ouverture de l'objectif. Il est expliqué ci après l'importance de ces trois valeurs dans la réalisation du light painting.
Les objectifs seront choisis en fonction de la scène choisie. Un téléobjectif polyvalent type 18-200 permet de couvrir un très large type de scènes et ici il n'est pas nécessaire de posséder un objectif lumineux (type F/2.8…) puisqu'il faut au contraire maximiser le temps de pose en diminuant l'ouverture. Pour ma part, je réalise souvent les light painting avec une seule et même combinaison : boitier et 35-70mm. Seul, il peut de plus être risqué dans des endroits fréquentés de trop s'éloigner de son matériel pendant la prise de vue !
Le flash permet de figer des éléments de la scène et de les rendre clairement visibles sur la photo. Ainsi, sur la photo intitulée « Light soccer », le flash a été déclenché en début de prise de vue afin que j'apparaisse sur l'image.
- les choix éventuels de pellicules (papier, diapos, iso, etc)
Dans le cas d'utilisation d'appareil photo argentiques, il est judicieux d'utiliser des pellicules à faible sensibilité (ISO 100-200) afin de pouvoir si besoin régler un temps de pose aussi long que nécessaire tout en minimisant la présence de bruit sur l'image.
Si l'appareil photo numérique le permet, il est judicieux et important d'enregistrer les images au format RAW, fichier résultant d'un minimum d'altérations informatiques et restituant les données brutes de l'image enregistrée par le capteur. Il existe différents types de fichiers .RAW propres à chaque fabricant.
Enregistrer les images dans ce format permettra par la suite, si besoin, d'effectuer des corrections précises sur les images sans aucune altération au niveau de la qualité du fichier ce qui n'est pas le cas avec les fichiers compressés de type .jpg. Il faut veiller à posséder un logiciel compatible avec le type de fichier .RAW à traiter.
Le fichier .RAW peut être considéré comme le négatif d'une photographie réalisée avec un appareil photo numérique.
- les lampes qui vont bien (pour faire des traits fins, des "pinceaux", des couleurs différentes, etc)
Le choix des lampes se fait principalement en fonction de l'épaisseur du trait voulu ainsi que de la couleur. L'intensité du faisceau a également son importance mais il n'est pas nécessaire dans le cadre de light painting à proximité de l'appareil d'utiliser des lampes puissantes. Quand le light painting est réalisé à une distance importante de l'appareil, une lampe puissante est recommandée afin d'optimiser la visibilité du light painting sur l'image.
J'utilise pour ma part une mini et une classique Maglite. Mes premiers light painting ont été réalisés avec le flash de mon téléphone portable ainsi qu'avec un mini porte clé lumineux… toutes sortes de sources de lumière mobiles sont utilisables.
Pour obtenir des traits de couleur, ils existent des lampes avec ampoules colorées et des filtres applicables sur le devant des lampes. J'utilise des bouchons colorés de bouteilles de soda qui s'appliquent parfaitement à ma Maglite classique. La photo « The proposal » en couverture a été réalisée avec un bouchon rouge provenant d'une bouteille de Coca Cola.
- les accessoires importants (pied, flash éventuel, etc)
Le trépied est l'accessoire indispensable dans le cas où la scène doit être nette avec de longs temps de pose. Il existe une multitude de types de trépieds ; en choisir un en fonction du poids de l'appareil à supporter et en fonction de la longueur des pieds voulue. Ainsi, pour réaliser les scènes de ce livre, j'ai mis l'appareil à hauteur de regard d'adulte dans la plupart des cas afin de montrer des scènes telles que je les voyais.
Il est possible d'effectuer du light painting à main levée, par exemple en bougeant l'appareil photo devant un point lumineux fixe afin de peindre. On peut alors parler de « camera painting ».
Une télécommande (filaire, sans fil) ou une fonction de retardateur sur l'appareil permet de déclencher la prise de vue sans manipuler l'appareil ce qui minimise les vibrations éventuelles (flous de bougé) et permet au light painter d'être correctement placé dès le début de la prise de vue. J'utilise une télécommande filaire qui possède un bouton permettant de bloquer l'obturateur ouvert ; en mode « bulbe » je peux ainsi avoir des temps de pose aussi longs que nécessaires. (Nikon MC-30)
Porter des vêtements sombres minimisera les chances d'être visible sur les photographies.
La pratique
- préparer ce que l'on va faire (par exemple : lieu qui permet de bouger, cadrage qui élimine des objets trop brillants, prendre des repères car on ne verra pas ce qu'il y a dans le viseur, etc)
Il est important de faire des prises de vue avant la réalisation du light painting afin de déterminer quels seront les réglages optimaux qui donneront le temps nécessaire à la réalisation ainsi que le rendu du décor souhaité. Cela permet par exemple d'éviter les surexpositions, les flous, les hors cadre etc
La balance des blancs doit être réglée en fonction du rendu recherché. En milieu urbain, la lumière provenant des lampadaires est généralement à dominante jaune. Tous mes premiers clichés de la série sont ainsi dans cette teinte. Afin d'obtenir une balance des blancs la plus correcte possible, le light painter peut utiliser une charte de gris neutre portable qui devra apparaitre sur la scène pendant les essais de prise de vue afin de pouvoir par la suite régler la balance des blancs à l'aide d'un logiciel approprié. J'ai toujours dans mon sac la charte de gris portable de TrueColors Card, compacte et parfaitement fonctionnelle.
Le light painting se réalisant exclusivement dans un endroit sombre, il peut arriver que la scène soit à peine visible dans le viseur. Il faut alors penser à prendre des repères (marques au sol, éléments de la scène visibles…) afin de ne pas sortir du cadre. Pour la mise au point, il est possible par exemple de la réaliser automatiquement en éclairant une zone de la scène avec une lampe puis en passant la mise au point en mode manuel. La mise au point ajustée le restera ainsi pendant les prises de vue de la même scène.
Il peut être intéressant d'intégrer dans la scène des sources de lumière mobiles telles que phares de voitures, trains… il faut alors penser à déclencher au bon moment afin que l'élément apparaisse sur la scène pendant la prise de vue. Dans l'exemple ci-dessous, les prises de vues ont été réalisées à quatre minutes d'intervalle, les feux de la voiture permettent de mettre en lumière le décor.
Lors de la réalisation du light painting, il est important de penser à pointer la source de lumière (lampe…) vers l'objectif afin de rendre le trait de lumière le plus apparent possible. Notez que le capteur de votre appareil photo ne sera pas endommagé par les faisceaux de lampes, lasers etc. le pointant directement.
Etre le plus souvent en mouvement pendant la prise de vue limite, au même titre que le port de vêtements sombres, l'apparition du photographe sur l'image.
Calculer l'ouverture, le temps de pose
Ils existent trois réglages qui influent directement sur le rendu de la scène photographiée. La sensibilité (ISO), l'ouverture (F/) et le temps de pose. Les boitiers proposent généralement la possibilité d'effectuer ces différents réglages. La flexibilité de ces derniers dépend bien évidemment du type d'appareil photo utilisé. Il y a parfois certaines restrictions comme par exemple un temps de pose maximum de 30 secondes.
- la sensibilité (ISO) : Dans le cas du light painting, la sensibilité doit être basse (ISO 100-200) afin que le capteur de l'appareil photo soit moins sensible à la lumière permettant des scènes correctement exposées malgré le long temps de pose. Par ailleurs, plus la sensibilité est basse, moins le bruit est apparent sur la photographie.
- l'ouverture (F/) : Plus le diaphragme est ouvert plus la lumière est captée et moins la profondeur de champs est importante. L'ouverture doit être réglée en fonction de la profondeur de champs recherchée et de façon à pouvoir utiliser le temps de pose voulu. Les photographies du livre sont accompagnées de données techniques relatives à la prise de vue qui peuvent ici servir d'exemples.
La valeur F/ de l'ouverture est contraire à l'ouverture physique du diaphragme de l'objectif utilisé. Ainsi une grande ouverture sera par exemple de F/2.8 alors qu'une petite ouverture sera de l'ordre de F/16.
- le temps de pose : A déterminer en fonction du light painting à réaliser ainsi qu'en fonction des réglages de la sensibilité et de l'ouverture. Afin d'obtenir des filés d'étoiles par exemple, il est nécessaire d'avoir un temps de pose de plusieurs minutes ce qui n'est pas réalisable sur tous les appareils et il est dans ce cas nécessaire de pouvoir bloquer l'obturateur ouvert aussi longtemps que souhaité.
A propos de l'auteur
Christopher Hibbert, photographe et light painter freelance habitant Paris et travaillant depuis 2006 sur la série de photo "Light is Life", aujourd hui disponible dans le livre "Light painter, histoires lumineuses".
http://www.christopher-hibbert.com
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