Crises - Je rêvais d'un autre monde...
Ecrit par: ytty54
Nombre de lectures: 1528
Nombre de mots: 564
Alors pensez donc, une crise alimentaire quand nous n'entendons parler
que de crises financières, de subprimes et d'improbables traders.
A
ceux qui veulent faire entendre la voix d'une France qui s'appauvrit on
promet des lendemains triomphants sur fond de démantèlement social et
de mesures libérales. Mais le monde gronde, les émeutes de la faim au
Sud, des grèves pour d'autres salaires à l'Est nous rappellent que
notre planète bouge indépendamment de nos propres gesticulations.L'augmentation
du prix des matières premières gène notre quotidien notamment nos
déplacements liés au pétrole, mais le doublement du prix des denrées de
première nécessité coupe jusqu'à la simple possibilité de se nourrir.
En 3 ans le prix du blé a augmenté de ... 180%, les prix alimentaires
de 83% sans que personne n'y trouve rien à redire encore moins à faire.
"Spectaculaire",
"urgence", "ardente priorité"... les qualificatifs ne manquent pas qui
prouvent cependant surtout que nos gouvernants n'avaient rien vu venir.
Y a t'il un pilote dans l'avion du monde ? il faut croire que non.
Michel
Barnier, notre Ministre de l'Agriculture propose aujourd'hui que l'UE
produise "plus et mieux" ce qui, avouons le, témoigne d'une sacré vista.
Dans
l'urgence, l'argent comme par magie se débloque, pour parer au plus
pressé comme l'exige la Banque Mondiale et le FMI de DSK. Leur
empressement peut cependant laisser songeur, le FMI ayant fortement
encouragé les pays pauvres à produire aux fins d'exportation sur des
terres jusque là consacrées à la production alimentaire du pays..
Haïti,
l'Egypte, la Côte d'Ivoire ou encore le Sénégal... des destinations pas
si lointaines, pas si éloignées de notre quotidien et qui confère à
cette crise les allures d'une crise de conscience mondiale et de
faillite d'un système économique incapable d'assurer la subsistance de
ses sujets. La chute du communisme avait laissé place nette au
capitalisme triomphant, vainqueur il ne pouvait qu'être synonyme de
bonheur. La photographie de l'état du monde en décide autrement quelque
chose d'autre est donc à inventer pour éviter à l'avenir ces mouvements
de fonds. Car à rester isolé et à trop vouloir se préserver, le vieil
Occident pourrait un jour se mordre les doigts de perdre tout contrôle,
toute influence, tout pouvoir, les maîtres mots du moment.
"Pour un
monde meilleur" affirme le badge ridicule des sportifs français tout à
leur jeux merveilleux, mais qui veut vraiment d'un monde meilleur ?
lequel et comment ?
Pas si simple.
Prenons l'environnement,
cheval de bataille des pays occidentaux. La chasse aux gaspis est
ouverte, aux émanations de CO2, aux déchets... et l'on y va de notre
Grenelle quand un grenelle de la faim n'est pas envisagé. Mais on
découvre aujourd'hui que tous ces biocarburants cultivés en lieu et
place des céréales ne sont pas étrangers à la folie des prix des matières premières.
Le
monde sera meilleur car plus de pays rejoignent le niveau des pays
riches, en particulier les fameux pays émergents qui depuis le temps
qu'ils émergent ne doivent pas être loin de s'envoler. Mais leurs
nouveaux besoins énergétiques par exemple, leurs changements de modes
de consommation comme celui de la viande accentuent directement les
déséquilibres mondiaux.
Nos apprentis sorciers de la géo-politique semblent bien démunis et c'est certainement
le plus inquiétant. Pire ils n'ont pas d'autres vision et d'ambition
que le paraître de leur petite nation quand bien même la crise est
mondiale.
Oui le monde est en crise, même le journal jadis fameux "Le Monde" ne sort plus. C'est dire !
A propos de l'auteur
http://yttymaison.blogspot.com
Vote: Pas encore voté
Identifiez-vous pour voter