Des messages moraux qui tombent mal

Seul hic, cette sempiternelle volonté des scénaristes américains d’adjoindre au divertissement des « messages moraux » assez lénifiants et grossiers dans leur diffusion.

Un sous-officier qui se rachète et qui se découvre à l’occasion d’une situation de crise.

Et ses propos repris par les protagonistes à la fin du film.

« Si vous avez besoin d’hommes à commander, je suis votre homme chef »

«  Il a accompli son devoir, il a suivi votre exemple chef ».

Et après, et pourquoi ?

Passe encore qu’un immense acteur comme Harvey Keitel puisse accepter un rôle dans ce genre de films. Un cachet mirobolant, peut-être une vraie envie, personne au fond ne peut sonder son cœur. Ce qui est gênant c’est cet amalgame entre le divertissement et les poncifs sur les valeurs d’héroïsme contre la barbarie.  Ce qui est gênant aussi c’est cette impression de prendre le spectateur pour un imbécile en voulant « clouter » le message à l’intensité dramatique de l’action. Oui il faut se sacrifier pour sa patrie, oui l’action est un salut, oui il faut obéir au chef.

Entre divertir et témoigner il faut choisir.

Il me semble que le mieux ici c’est à l’origine de choisir son parti pris. Le maillage action -message est trop grossier pour ressembler à la catharsis des tragédies grecques. Au contraire de celles-ci, on y croit pas et les messages tombent vraiment à plat.

Ou bien on est un Martin Scorcèse et la façon de tourner suffit à véhiculer du sens, ou bien on a décidé d’abord d’attirer le spectateur par l’intensité de l’action et il vaut mieux éviter en plus de lui dire quoi penser.