Sur le plan politique, la révolution anglaise des années 1640/1660 marque un tournant irréversible de l’Europe. Sur le plan religieux tout le monde connait la rupture qu’a été la reforme protestante dans le monde occidental. Mais peux ont, ou gardent en mémoire ce qu’a pu être, pour la pensée scientifique et philosophique, la révolution copernicienne.

Non, nous ne sommes plus au centre du monde.

Avant les philosophes et astronomes grecs, dont le représentant le plus emblématique est Aristote, les hommes ne concevaient le monde que sous la forme d’une terre plate avec un hémisphère céleste au dessus. Le tout à l’initiative des divinités. Les grecs pensèrent les premiers, grâce aux mathématiques, que la terre était en réalité une sphère. Voyant les étoiles et le soleil alterner leur ronde au fil des nuits et des jours, ils en déduisirent que Gaia ou Chton (la terre en grec) était au centre de l’univers. Comme, en dehors des dieux, l’homme était tout puissant sur la terre, de même la terre était toute puissante dans le cosmos. Donc par voie de conséquence l’homme était (toujours à l’exception des Dieux) le sommet de la pyramide de la création. La religion chrétienne et dans une moindre mesure l’Islam s’appuyèrent sur ce géocentrisme pour assurer leur domination religieuse, culturelle et politique sur les hommes dans leurs aires respectives. Au fil des siècles l’observation des cieux apportant de plus en plus de questions sans réponse, et l’outil mathématique évoluant, quelques hommes téméraires s’aventurèrent a émettre de nouvelles hypothèses, non plus géocentrique mais avec le soleil au centre du « Tout ». 

Et l’Homme perdit sa primauté dans l’Univers.

Cinq « Téméraires » sont à l’origine en occident du renversement de la pensée scientifique. Voyons-les tour à tour par ordre d’apparition sur la scène : 
• Nicolas Copernic (1473-1543) chanoine polonais, donc au cœur de l’Église Romaine, abandonne le géocentrisme en se basant sur la perspective que la renaissance des arts venait de réinventer.
• Tycho Brahé (1546-1601) ne se résout pas, lui à abandonner complètement le géocentrisme. Il crée un système hybride qui ne résout rien mais pose de nouvelles questions.
• Johannes Kepler (1571-1630) initiera la compréhension de la mécanique céleste avec la mise en évidence des orbites planétaires hélio-centrées.
• Galileo Galiléi (1564-1642) physicien et astronome sera lui le vulgarisateur de la pensée Copernicienne. C’est à ce titre qu’il aura affaire au tribunal de l’Inquisition, car celle-ci ne peut tolérer une remise en cause du dogme anthropocentrique qui par là même affaiblis sa position face aux hommes.
• Enfin Isaac Newton (1642-1727) dans ses « Principes de la philosophie naturelle » énoncera la loi de la gravitation universelle qui mettra la dernière pierre aux fondations de l’astronomie et de la création d’un esprit scientifique moderne.

S’attaquer à un dogme reconnu et imposé par un pouvoir quel qu’il soit, c’est s’attaquer à ce pouvoir. Telle une bête blessée, celui-ci ne peut que réagir de manière brutale. Cela était vrai au XVI° et XVII° siècle, mais cela est encore d’actualité aujourd’hui. Il n’est que de voir la réaction de la communauté scientifique actuelle (la nouvelle Église ?), aux nouvelles théories sur, par exemple : la nature essentiellement électromagnétique du soleil, ou l’énergie du vide (Cfr. Effet Casimir) appelée au début du XX° siècle l’éther (acceptée puis rejetée par le grand Einstein lui-même).

D'ailleurs, il y a un livre génial qui parle des quelques scientifiques qui ont complètement changé notre manière de voir l’univers, il s'appelle: "Les Somnambules : Essai sur l'histoire des conceptions de l'Univers"