Economie - Les sarkozettes du Quercy
Ecrit par: ytty54
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C'est au coeur d'une ville moyenne, préservée des contestataires par
tous les... moyens, qu'il a donc présenté son plan d'action, moyen lui
aussi, forcément.
Plus question d'aller chercher de la croissance
non, l'heure est à la drastique quête d'économies. Publiques tant qu'à
faire puisque le paquet fiscal à préservé les autres et que l'UIMM
voudrait bien l'aider mais ne retrouve plus ses valises...
Nous
voici revenu au bon vieux temps de la droite classique, celle-là même
au pouvoir depuis 1995 et qui a sclérosé tout autant que la gauche
notre belle contrée.
Pour gagner plus l'Etat n'entend donc pas
travailler plus mais économiser plus en ne remplaçant pas un départ en
retraîte sur deux. Quelle incroyable découverte qui fera date dans les
sciences économiques des grandes universités du monde entier ! et
quelle bonnes nouvelles pour nos enfants seulement 25 par classes de
maternelles et qui feront demain corps au milieu de leurs 35 ou 40
camarades...
En démantelant pas à pas le service public, le
Président s'attaque à un secteur qu'il a patiemment dénigré et qui
concerne peu son monde comme son électorat de base. Mieux, il a fait
croire à plus nombreux qu'il les défendrait au mieux de leurs intérêts.
Les lendemains déchantent et cela ne fait que commencer. Les services
publics peuvent être raillés, critiqués mais il n'en assure pas moins
une mission essentielle de continuité des services régaliens de l'Etat
pour tous et partout. Ils sont aussi censés pallier aux excès ou
insuffisances de la société de marché. En ces temps tourmentés, pas sûr
qu'il soit si opportun de se couper de cette possibilité pour les plus
fragiles d'entre nous.
Alors que la France se paupérise, que les
situations se fragilisent, tout se passe comme si celui qui s'est
augmenté de 3 chiffres, n'avait ses yeux que rivés sur des tableaux de
bords chiffrés.
Le social est donc pointé du doigt comme la cause de
tous nos maux, en particulier notre incapacité économique. A croire
qu'avec moins de prélèvements sociaux Kleber et Arcelor seraient encore
de notre monde...
Le social c'est d'abord le logement social avec la
volonté désormais affichée non pas de développer le parc existant mais
d' ... abaisser de 10% le plafond d'accession histoire :
soit de gagner plus d'argent sur le dos de gens trop "riches de 10%" pour vivre en HLM
soit de provoquer le départ de ces mêmes riches, pour quelle destination ?
Le
social c'est aussi la suppression annoncée des dispositifs favorisant
les retraites anticipées. Une mesure étonnante si l'on suit les
nombreuses fermetures d'entreprises qui, toujours, s'appuient sur ces
départs anticipés pour relativiser l'impact final. Les politiques de
terrain apprécieront... les chefs d'entreprise également.
Notons que
Mittal par exemple ne doute de rien puisqu'il peut claironner "124
emplois seront créés à Gandrange" en omettant discrètement de rappeler
que 575 personnes seront au préalable remerciées. Mais ce ne seront pas
des retraites anticipées, nous voilà rassurés...
Le social c'est
encore l'emploi, ils seront de moins en moins aidés. Voilà qui aura le
mérite de la clarté puisque d'ici quelques temps nous aurons par cette
politique visionnaire une photographie exacte de notre marché de
l'emploi purifié de tous ces emplois partiels...
Bientôt les
chômeurs ne pourront refuser deux offres raisonnables à dit Nicolas
Sarkozy. Le problème étant bien de définir ce qui est raisonnable de ce
qui ne l'est pas chez cet homme-là...
Tout ça et bien d'autres choses pour un objectif mineur de ... 1% d'économie :
"sur
les 1.000 milliards d'euros de dépenses publiques, il s'agit de gagner
10 milliards par an dès 2009, 5 sur l'Etat et 5 sur l'ensemble de la
sphère sociale".
Enfin
en théorie, car nos fines lames de l'économie n'ont pour l'instant pas
fait de miracles. Bien loin du monde enchanté de Disneyland, le
président PS de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale
estime à 4,1 milliards d'euros le coût pour les finances publiques de
la réformes des "heures sup". Dans le même temps, ces mesures
n'auraient permis "qu'à une partie des salariés" de bénéficier de 3,78
milliards d'euros supplémentaires de pouvoir d'achat...
cela promet.
En attendant, et dans la plus parfaite indifférence, les 40 entreprises composant le CAC 40 ont engrangé sur l'année 2007 un bénéfice de 99,1 milliards d'euros.
Soyons fous et imaginons une Tva sociale appliquée au Cac de 10%, cela rapporte 9,91 milliards par an.
Une
broutille pour les entreprises concernées et un juste retour des choses
si l'on veut bien considérer que ces entreprises oeuvrent sur de
nombreux marchés publics...
Voilà de l'ambition et de la rupture.
Faut vraiment tout faire !
A propos de l'auteur
http://yttymaison.blogspot.com
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