Libéralisme - Le PS au supplice
Ecrit par: ytty54
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Finalement la question restera posée encore un moment car de ce recueil
préparatoire à d'autres desseins nait une polémique aussi vive que
symptomatique du malaise du parti socialiste. L'acceptation ou non du
libéralisme est en effet le thème central d'une étonnante polémique que
l'on croyait reléguée aux années 70. Devant cette politique d'ouverture
du maire de Paris vers sa droite, Ségolène Royal réplique en se
positionnant plus à gauche, plus à gauche même qu'elle n'a jamais été.
Le tout sur fond de futur Congrès censé remettre de l'ordre dans un
foutoir toujours plus dense. On l'aura compris, pas la peine de
chercher plus loin les raisons de la machine à perdre qu'est ce parti
tant leurs sujets de discussions et de préoccupations sont aux
antipodes de la vie quotidienne des français.
Reste que cette
aversion d'un libéralisme ultra dominant sur la planète et accepté par
la grande majorité des citoyens ne peut qu'accentuer le fossé de
politiques en mal d'idéologie quand nous sommes en mal de solutions et
de sens.
Pourtant l'arrogance et le simplisme de la droite au
pouvoir laisse de la place à une autre pratique. Pour l'anecdote, un
député UMP me confiait cet après-midi "Pendant que les socialistes se déchirent, nous nous travaillons pour les français".
Avec mon sens de la mesure mais aussi de la répartie qui me caractérise
parfois, je me suis permis de lui faire remarquer qu'effectivement
pendant ce temps là je travaillais mais que je n'avais pas pleinement
conscience que son activité du moment, la visite d'un chantier, une
réunion à sa permanence et une assemblée générale de commerçants ne
constituait à proprement parlé un travail...
Enfin bref
revenons à nos moutons socialistes effrayés par le loup libéral et
bientôt prêts à se jeter du haut de la falaise. Tout se passe comme si
Ségolène Royal, en politicienne avertie, souhaitait avant tout
maîtriser la gauche, toute la gauche, même celle de l'extrême facteur.
Histoire de l'incarner cette gauche. Quitte à se radicaliser. Un
calcul, un de plus, un de ceux qui font et défont les carrières, mais
ne font pas les politiques, encore moins les gouvernements.
Delanoe
fait de même tout au bonheur revigorant de sa réélection parisienne. Le
voilà qui sachant piloter Paris se verrait bien piloter la France à
l'instar du grand Jacques. Et intégrant la mouvance centriste apparue
aux dernières présidentielles, se verrait bien pourquoi pas
l'incarner. Son côté people-bcbg-bourgeois bohème... n'en jetez plus
colle bien au personnage. Pas sûr qu'il suffise à l'échelon national
pour attirer un électorat plus populaire dont une bonne partie a
récemment basculé vers Sarkozy. Bon stratège, on saluera donc son
audace effective de mettre notamment les pieds dans le plat du
libéralisme avec une ambition singulière de priver même la droite de sa
paternité en la matière, puisque plutôt assimilable selon lui à un
"bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément
antilibéral". La démarche est intéressante et a le mérite de bousculer
de vieux ancrages inutiles. Mieux, elle permet enfin d'entr'apercevoir
une alternative crédible au tout libéral un brin fataliste de ceux qui
nous gouvernent. Maîtriser l'économie libérale, l'encadrer, l'ajuster
aux besoins et non pas la subir ou la combattre c'est tout de même plus
séduisant.
Reste à mesurer si tout cela n'est qu'un coup de pub de
plus d'un homme qui n'en est pas avare ou si l'appareil partisan ne
broiera pas cet empêcheur de polémiquer en rond. A 58 ans, le voilà
presque dans le rôle d'un rénovateur ce qui en dit long sur la
pesanteur des éléphants et sur l'incapacité des socialistes à se
projeter et à incarner l'avenir. Ce qui laisse certainement de la place
au Centre mais Bayrou a le même âge alors...
Alors quand va t'on imposer un âge de retraite politique...
A propos de l'auteur
http://yttymaison.blogspot.com
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