Société - la flamme vacillante de l'Olympisme
Ecrit par: ytty54
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Principes fondamentaux de l’Olympisme
1. L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les
qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation,
l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative
du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels.
2. Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de
l’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine.
3.
Le Mouvement olympique est l’action concertée, organisée, universelle
et permanente, exercée sous l’autorité suprême du CIO, de tous les
individus et entités inspirés par les valeurs de l’Olympisme. Elle
s’étend aux cinq continents. Elle atteint son point culminant lors du
rassemblement des athlètes du monde au grand festival du sport que sont
les Jeux Olympiques. Son symbole est constitué de cinq anneaux
entrelacés.
4. La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du
sport sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique,
qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité
et de fair-play. L’organisation, l’administration et la gestion du
sport doivent être contrôlées par des organisations sportives
indépendantes.
5. Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays
ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion,
de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique.
6. L’appartenance au Mouvement olympique exige le respect de la Charte olympique et la reconnaissance par le CIO.
Ne
nous leurrons pas, ces principes sont désuets depuis belle lurette et
voilà quelques décennies que la virginité de l'olympisme n'est qu'un
leurre.
La faute d'abord au CIO qui n'a pas manqué de se distinguer dans de vastes et lucratives affaires de corruption.
La
faute aux pays participants qui ont souvent fait dépasser le simple
cadre sportif à cet évènement planétaire, vitrine de tous les excès.
La faute aux sportifs aussi qui ont bafoué les règles au-delà du raisonnable, le nombre de champions olympiques convaincus de dopage et autres tricheries n'a d'égal que le nombre de ceux qui ne se sont pas faits prendre : le comité olympique américain a ainsi reconnu en 2003 que, depuis les années 80, 24 athlètes
ont gagné des médailles olympiques après un contrôle positif laissé
sans suite. Il faut y ajouter les neuf contrôles positifs
mystérieusement disparus lors des JO de Los Angeles...
La faute aux
médias qui ont délaissé la Charte et ses valeurs pas assez sexy et
vendeur. La performance à tout prix, le spectaculaire comme devise au
nom de l'audimat se sont imposés à tous.
La faute au poids prédominant des sponsors qui depuis Los Angeles décident des JO, de leurs lieux comme de leurs déroulements.
Alors aujourd'hui nul besoin de se draper dans son indignation, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs. Pour les pros-JO, ce grotesque
parcours de la flamme aux allures de longue et pénible marche,
préfigure des réjouissances à venir à commencer par une cérémonie
d'ouverture qui sera à n'en pas douter digne d'un Congrès du PC... Ne pouvaient ils s'en passer ? Les sportifs professionnels peinent à s'exprimer et on les comprend.
Ils sont juges et parties. Les politiques jouent la carte de l'émotion
tout en préservant les contrats économiques. Les médias attendent de
voir la tendance avant
d'aller dans le bon sens. Quand aux boycotteurs ils se réveillent bien
tard et agissent sans guère de discernement et d'originalité.
Le
spectacle pitoyable d'une flamme protégée par 3000 policiers à Paris
n'en reste pas moins un juste état des lieux du moment que cela plaise
ou non.
L'inénarrable Bernard Laporte a pu lâcher un remarqué "les défenseurs des droits de l'homme ne respectent pas les autres" qui ne manque pas de saveurs...
Jean-Claude
Killy, l'homme qui a endetté la Savoie sur plusieurs générations et
membre du CIO, défend vaillamment même le choix de 2001 :
"Je
l'ai pensé il y a sept ans et je continue de le penser: je ne pense pas
qu'on puisse faire avancer les choses sans communication, sans
exposition, sans main tendue, sans comprendre l'autre. Il y avait une
décision à prendre. Le CIO l'a prise de manière magnifique en
attribuant les Jeux à la Chine; et ainsi mettre la lumière sur cette partie du monde, je trouve ça adéquat."
Pour
marquer le coup, l'ami de Jacques Chirac, David Douillet s'est fendu
d'un badge "Pour un monde meilleur". Dingue. Paraîtrait même que les
sportifs français oseraient le porter lors de la cérémonie d'ouverture.
Ouaaahhh. Les Black Panthers n'ont qu'à bien se tenir car voici les Blue badgés arrivent !Ce
n'est pas au sportif de faire de la politique certes, et on leur
pardonnera leurs incohérences. On regrettera juste qu'ils veulent nous
faire croire que l'Olympisme incarne encore quelque chose d'autres
qu'un évènement marketing mondial. L'ami Dacoury peut se plaindre "C'est
lamentable parce que nous, sportifs impliqués comme nous le sommes dans
la défense des valeurs de l'olympisme, de la paix, de la fraternité,
sommes un petit peu déçus de ce qui se passe". Peut
être. Mais l'ancien basketteur se jette de jolies fleurs que tous ne
méritent sûrement pas... Lui même brillamment détenteur d'un master de
la chaire de Marketing Sportif de... l'ESSEC parle plutôt business même
quand il pige comme consultants à la télévision. Facile de faire le
beau au milieu des amateurs !
Au-delà ce sont bien les politiques qui n'auront rien réglé et se font tout discret, qui ne méritent pas de médailles...
L'attribution
était une erreur politique mais une aubaine économique pour Coca-Cola
et Mac Donald. Comme pour la Chine qui a ainsi bénéficié d'une manne
inimaginable. Tout comme le CIO d'ailleurs quand l'on sait que les
seules licences de fabrication de produits made in JO 2008 lui
rapporteront 70 millions de dollars. Alors peu importe si les
entreprises locales ont
recours à la main d'oeuvre infantile, à des conditions d'hygiène et de
sécurité insuffisantes, des horaires à rallonge, des salaires de moitié
inférieurs au minimum légal... comme le dénonce la Confédération
syndicale internationale. C'est pour la bonne cause.
Et comme c'est l'économique qui régit le sport aujourd'hui, pourquoi s'étonner ?
Les
6 millions de Tibétains peuvent bien avoir la décence de laisser les
Jeux se dérouler, il n'y a pas plus beau symbôle de Paix parait-il. Et
puis ils attendent depuis tellement longtemps....
Quand aux anglais, la patrie du fair-play ne fait pas dans le détail : "Nous ne boycotterons pas les Jeux olympiques. La Grande-Bretagne participera à la cérémonie d’ouverture " dixit
le Premier Ministre. Sûrement soucieux de préparer au mieux les JO de
2012 à ... Londres et peut être aussi en souvenir de Sir
Francis Edward Younghusband, ce Lieutenant-Colonel de l'Armée
Britannique qui imposa le protectorat de son pays au.... Tibet en 1904.
1904, une année olympique, quel signe !
et
quels Jeux ! à Saint Louis aux Etats-Unis : 15 sports et 91 épreuves,
651 athlètes dont... 6 femmes. Des anecdotes savoureuses rapportées
comme "Durant le marathon, Thomas Hicks reçut deux injections de strychnine et se désaltéra au Cognac. Il franchit la ligne deuxième, en titubant, mais fut déclaré vainqueur après la disqualification de Fred Lorz qui avait couvert une partie de l'épreuve en voiture."
Mais
surtout ces Jeux restèrent comme ceux contenant des journées
"anthropologiques", compétitions à caractère raciste réservées « aux
représentants des tribus sauvages et non civilisées ».
C'est
pourquoi la France n'y participait pas. Et oui Messieurs Laporte,
Douillet, Dacoury, Killy et consorts, à l'époque celui-là même qui
relança les JO des temps modernes et créa le CIO, Pierre de Coubertin
s'insurgea de «cette
mascarade outrageante qui se dépouillera naturellement de ses oripeaux,
lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à
sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux. »
Le controversé Baron avait su dire non.
Aujourd'hui ils vous laissent messieurs en héritage ce message testamentaire que vous semblez avoir bien du mal à porter tout à vos égos, à vos réussites professionnelles ou carrières politiques :
«
L'important dans la vie ce n'est point le triomphe, mais le combat,
l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu »
A propos de l'auteur
http://yttymaison.blogspot.com
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